Résumé | Connaître les liens entre mots et sentiments a son utilité dans d’innombrables applications, ne seraient-ce que l’analyse des sentiments, la détection de l’attitude ou l’analyse linguistique. Toutefois, l’évaluation manuelle de telles associations présente maintes difficultés, car les annotations doivent demeurer cohérentes entre elles. Les auteurs appliquent la technique de l’échelle du meilleur au pire (Best-Worst Scaling) pour attribuer une note proche de la valeur réelle aux sentiments liés aux mots et aux phrases dans quatre domaines : les gazouillis anglais, les gazouillis arabes, les modificateurs de sentiment anglais et les phrases anglaises à polarité contradictoire. Le classement des mots en fonction des sentiments reste remarquablement cohérent dans ces quatre domaines, même quand les annotations sont confiées à différents analystes.
Les auteurs utilisent ces associations fines entre mots et sentiments de trois manières. En premier lieu, ils analysent la façon dont l’être humain perçoit le sentiment et calculent la plus petite variation de sentiment perçue par les locuteurs naturels. Cette variation minimale perceptible sert à fixer le deuxième objectif, qui consiste à étudier la nature du sentiment dans les phrases contenant des modificateurs courants (négations, modalités, adverbes de gradation) et celles renfermant des mots aux polarités diamétralement opposées. Un changement de sentiment à l’intérieur d’une phrase n’est considéré significatif que s’il dépasse la plus petite variation perceptible. Enfin, dans le cadre de la tâche commune SemEval-2016, les auteurs se servent des associations avec les sentiments établies manuellement pour évaluer les lexiques sur les sentiments produits de façon mécanique. |
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