Résumé | Différents paliers de gouvernement donnent la prestation de services publics comme la santé et l'éducation en sous-traitance à des organismes communautaires, et ceux-ci recevaient traditionnellement un financement de base pour la prestation de ces services. Depuis quelques années, cependant, en raison de l'adoption de politiques néolibérales et d'idéaux de la nouvelle administration publique, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada délèguent de plus en plus la prestation de services sociaux aux organismes communautaires, dans le cadre d'un régime de financement de projets. Les organismes communautaires et leurs employés doivent maintenant faire face à de nouveaux défis découlant de ce nouveau régime de financement. Le présent article explore la manière dont la vie quotidienne de ces employés a été organisée et influencée par les procédures et les règles du régime de financement de projets, qui profitent à l'État mais créent des complications pour les organismes communautaires. Cette analyse est basée sur des entrevues avec des employés et sur des données de groupes de discussion recueillies auprès de trois organismes communautaires dans trois provinces du Canada. L'approche analytique qualitative comprend à la fois une analyse thématique et l'identification de pratiques qui profitent aux institutions mais qui compliquent les activités des employés, comme l'a démontré la méthode Psycho-Social Ethnography of the Common-place, qui emprunte à l'ethnographie institutionnelle. Par l'analyse de procédures d'imputabilité accrue, de financement à court terme, d'embauche par contrat, de l'utilisation de technologies de l'information et de la communication, et de partenariats forcés, les auteurs montrent comment le système néolibéral actuel profite du travail des employés qu'il gère mais complique la vie de ceux-ci. Des recommandations et des solutions sont offertes pour faire face à cette situation. |
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