Résumé | Si le transport terrestre de pétrole brut lourd est à la hausse, la compréhension des impacts écologiques de déversements, particulièrement de bitume dilué, dans les milieux d’eau douce demeure limitée. Nous avons simulé des déversements de bitume dilué dans des mésocosmes terrestres de 1400 L contenant de l’eau et des sédiments d’un lac oligotrophe boréal et surveillé les réactions de communautés de plancton naturelles sur une période de 11 jours. La plupart des espèces de phytoplancton (chrysophytes et dinoflagellés) et de zooplancton (copépodes et cladocères) étaient sensibles à la présence de pétrole, présentant des baisses d’abondance globale de >70 % en réaction aux déversements. Les baisses étaient de courte durée en ce qui concerne le nanophytoplancton et le microphytoplancton, et ils commençaient à se remettre une fois le pétrole coulé au fond, alors que les populations de picophytoplancton et de zooplancton demeuraient réduites à la fin de l’expérience. En comparaison, les déversements de pétrole stimulaient les bactéries connues pour dégrader les hydrocarbures, particulièrement les alphaprotéobacteries, alors que l’abondance de gammaprotobactéries (une classe répandue de bactéries associées aux déversements de pétrole en mer) n’augmentait pas autant. Il s’agit de la première expérience à examiner les effets du bitume dilué dans une communauté d’eau douce multitrophique. |
---|