Calcul parasismique (partie 4 du CNB)

Par Conseil national de recherches du Canada

Calcul parasismique (partie 4 du CNB) - Transcription

Slide 1

Bonjour. Je m'appelle Anne Gribbon et je suis conseillère technique à Codes Canada. Je suis heureuse de présenter certaines des plus importantes modifications apportées aux dispositions du Code national du bâtiment 2015, dit CNB, portant sur les séismes.

La première chose qu'il faut savoir, c'est que ce ne sont pas les séismes qui tuent les gens; ce sont les bâtiments.

Ensuite deux des variables les plus importantes qui ont une incidence sur l'ampleur des dommages sont :

  • l'intensité du tremblement de terre; et
  • la qualité du calcul des structures dans la région.

Heureusement, le CNB 2015 traite notamment de ces deux variables.

Slide 2

Cette présentation est l'une des13 présentations portant sur les éditions 2015 des publications de Codes Canada.

Avant d'aborder le contenu technique de cette présentation, je donnerai un bref aperçu du système d'élaboration des codes.

Il est important de noter que les codes modèles, élaborés par la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies, doivent être adoptés par les autorités compétentes des provinces et territoires pour avoir force de loi.

Cela pourrait signifier que les exigences des codes promulguées par les lois de votre province ou territoire pourraient diverger de ce qui sera présenté ici. Veuillez consulter les autorités locales.

Slide 3

Il est également important de noter que les codes nationaux ne représentent pas une réglementation fédérale.

Cela signifie que ni le CNRC, ni Codes Canada ne décident de ce qui se retrouve dans les codes; cette décision vous revient!

Codes Canada favorise un processus ouvert, transparent et fondé sur le consensus afin d'apporter les améliorations aux codes.

Plus de 400 membres de comités donnent de leur temps pour prendre part aux décisions relatives aux modifications apportées aux prochains codes.

Tous les comités sont équilibrés en ce qui a trait au nombre de membres issus des domaines de la réglementation, de l'industrie et de l'intérêt public afin d'éviter qu'un groupe ne puisse mettre en minorité les autres groupes.

La diapositive illustre le processus :

  • D'abord, on fait une demande de modification au code.
  • Cette demande est envoyée aux comités techniques chargés de l'élaboration des modifications proposées.
  • Le processus comprend un examen public et l'approbation finale de la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies.

Cette procédure est simple et dépend de votre participation.

Visitez le site Web de Codes Canada et voyez comment vous pouvez :

  • soumettre une demande de modification aux codes;
  • faire partie des comités; ou
  • formuler des commentaires sur les modifications proposées au cours d'un examen public.

www.codescanada.ca

Slide 4

Avant de commencer, voici quelques précisions sur les présentations :

  • Les présentations abordent uniquement les modifications qui différencient les éditions de 2010-2011 des éditions de 2015 et n'expliquent pas comment utiliser ou interpréter les codes en général.
  • Les présentations ne font état que des modifications principales; les détails se trouvent dans le guide. Chaque présentation renvoie aux pages correspondantes du guide.
  • Les présentations se limitent aux codes nationaux et ne s'attardent pas aux variations provinciales ou territoriales.

Slide 5

Voici l'aperçu du déroulement de la présentation.

J'aborderai les principales modifications.

Celles-ci sont décrites plus en détail dans le guide.

  • Sismicité - force sismique exercée sur une structure
  • Zones à faible risque
  • Structures inclinées
  • Diaphragmes souples
  • Rayonnages à palettes, ascenseurs et vitrages
  • Isolation sismique
  • Amortissement complémentaire

Guide : pages 34 à 39

Slide 6

Voici différents bâtiments ainsi que l'équation qui régit leur comportement lors d'un séisme.

Deux principaux concepts sont la période et le coefficient d'emplacement.

La période correspond au nombre de secondes ou fractions de seconde que prend un bâtiment pour osciller d'un côté à l'autre lorsqu'il est soumis aux vibrations d'un séisme. La période propre varie selon la hauteur et le poids du bâtiment; elle dépend aussi des dispositifs de retenue contre les secousses sismiques mis en place. Toutefois, elle dure généralement :

  • environ virgule une seconde pour les bâtiments de 1 étage;
  • une demie seconde pour un bâtiment de 4 étages; et
  • de 1 à 2 secondes pour les bâtiments de plus grande hauteur comportant de 10 à 20 étages.

Les coefficients d'emplacement expriment les effets d'amplification dus aux conditions de sol sous un bâtiment. Par exemple, lorsqu'un sol meuble est soumis à des ondes sismiques, ces dernières peuvent être amplifiées de 1,6 à 6 fois, comparativement aux mêmes ondes sismiques d'un sol rocheux.

L'équation de gauche sert de base aux ingénieurs en calcul parasismique. Elle établit un rapport simple permettant de trouver les forces sismiques que peut subir un bâtiment. Une partie de ces forces dépend de l'emplacement et l'autre partie, des propriétés du bâtiment.

L'emplacement est un facteur déterminant, car il définit la réponse spectrale, dont les valeurs sont indiquées au tableau C-3 du CNB 2015. C'est aussi le cas du type de sol, exprimé dans le coefficient d'emplacement, comme je l'ai mentionné plus tôt. Ces deux paramètres ont été modifiés dans le CNB 2015.

Les propriétés d'un bâtiment, telles que la masse et le type de système de résistance aux forces sismiques, sont un autre facteur.

Slide 7

Penchons-nous d'abord sur les modifications liées à l'emplacement.

Au tableau C-3, le CNB indique les valeurs de réponse spectrale de 679 localités au Canada. Plusieurs d'entre elles ont changé.

Ces valeurs varient d'une édition du CNB à l'autre, car les chercheurs sont de plus en plus en mesure d'estimer les risques sismiques réels grâce aux données issues d'autres séismes ailleurs dans le monde.

Il convient de préciser que le risque sismique d'un emplacement est toujours le même. Nous ne connaissons toutefois pas précisément le risque réel.

Le CNB indique les valeurs estimées au mieux des données et connaissances actuelles. Par exemple, les données du CNB 2010 se fondaient sur un registre des séismes dont les valeurs les plus récentes dataient des années 1990. Les plus récentes données du registre sur lequel est fondé le CNB 2015 tenaient compte des séismes des années 2010.

En somme, toutes les données et connaissances acquises au sujet des séismes à l'échelle mondiale ont mené à des modifications considérables visant les valeurs de réponse spectrale dans le CNB 2015.

Le diagramme circulaire illustré ici démontre les modifications apportées aux valeurs de réponse spectrale des localités pour une période de 0,2 seconde.

Cette période correspond habituellement aux bâtiments de 2 ou 3 étages.

Les nouvelles valeurs sont inférieures dans le cas de 546 localités, et plus élevées dans 133 localités.

Parmi ces 133 localités, 79 se retrouvent dans une zone à faible risque sismique de sorte que les répercussions des nouvelles valeurs sont négligeables.

Toutefois, 54 localités se retrouvent dans une zone à risque sismique élevé, dont la plupart se retrouvent en Colombie-Britannique.

Slide 8

Cette diapositive illustre la distribution géographique des réponses spectrales modifiées pour une période de 0,2 seconde.

Les nuances de gris représentent leur niveau de risque. Le gris foncé indique un risque accru, tandis qu'un gris pâle indique un risque moindre.

Les triangles correspondent aux valeurs de réponse spectrale modifiées. Ainsi,

  • les triangles bleu pâle indiquent une diminution et les plus gros triangles bleu foncé représentent une diminution plus importante des valeurs; et
  • les triangles rouges suivent le même principe, mais correspondent à une augmentation des valeurs.

Si l'on examine les régions de l'île de Vancouver et du Saguenay au Québec, on trouve de gros triangles rouges dans des zones gris foncé. Cela signifie que le facteur de risque a augmenté considérablement dans une région dont le risque était déjà élevé.

Ainsi, en combinant ces valeurs à celles présentées à la diapositive précédente, on calcule 133 triangles rouges, dont 54 se retrouvent en zone gris foncé.

Cette constatation pose problème, car les valeurs ont augmenté dans des zones à risque modéré à élevé.

Voyons quelle est la cause de ces changements.

Slide 9

Voici une vue en coupe de la croûte terrestre dans les environs de Vancouver et Seattle. Il s'agit de la faille Cascadia. Parce que la plaque Juan de Fuca, à gauche, passe en dessous de la plaque nord-américaine, on appelle cette zone, une zone de subduction.

Des modifications ont été apportées aux réponses spectrales sur la côte ouest en prévision d'un événement dans la zone de subduction de Cascadia.

Les plus récentes données montrent qu'un mouvement de subduction dans la zone de Cascadia pourrait entraîner des tremblements de terre d'une magnitude 9 sur l'échelle Richter. On parle donc d'une puissance 20 fois plus grande qu'estimée auparavant.

J'aimerais vous faire part d'autres statistiques pour illustrer l'importance de ce changement :

  • certains experts estiment que le risque que la Colombie-Britannique soit touchée par un puissant tremblement de terre d'ici 50 ans s'élève à 30 %;
  • un tremblement de terre de magnitude 9 qui surviendrait au large des côtes de Vancouver pourrait engendrer des pertes de 75 milliards de dollars, dont seulement 20 milliards sont actuellement protégés par une assurance.

Slide 10

J'aimerais revenir à la première diapositive pour rappeler que l'effet des conditions du sol sur la force à laquelle est soumis un bâtiment lors d'un tremblement de terre est le coefficient d'emplacement.

Les prochaines diapositives traitent de la manière dont ce facteur a été changé dans le CNB 2015.

Slide 11

Le CNB 2010 comportait deux coefficients d'emplacement.

L'un visait des structures de faible hauteur, Fa, et l'autre visait des constructions plus hautes, Fv.

Ce concept était simplifié, car en réalité, la réponse sismique d'un bâtiment varie selon des périodes distinctes, lesquelles dépendent de la hauteur du bâtiment.

Le CNB 2015 contient maintenant des coefficients d'emplacement pour une gamme de périodes, ce qui nous rapproche de la valeur réelle du risque.

Cette modification précise davantage l'équation principale à l'égard des coefficients d'emplacement.

Slide 12

Nous avons traité de la manière dont les coefficients qui varient selon l'emplacement ont été modifiés dans le CNB 2015.

Nous aborderons maintenant les propriétés du bâtiment lui-même.

La seule modification apportée à la partie de l'équation relative au bâtiment vise le coefficient de mode supérieur, représenté par Mv.

Les prochaines diapositives porteront sur ces coefficients de mode supérieur qui ont fait l'objet de modifications dans le CNB 2015.

Slide 13

Les formes en noir illustrent les différents types d'oscillations d'un bâtiment lors d'un tremblement de terre. La forme verte est la forme du bâtiment à son état normal.

Les concepteurs doivent tenir compte de ces comportements lors du calcul de l'effet de la force sismique sur un bâtiment.

La première image illustre le premier mode, ou le mode fondamental.

L'analyse du premier mode est simple, mais elle se complique lorsqu'on passe aux modes supérieurs.

Si un concepteur souhaitait trouver la force sismique exacte pouvant être exercée sur un bâtiment lors d'un séisme, il ou elle devrait analyser un même bâtiment selon chaque mode et faire la somme des forces obtenues.

Une telle démarche représenterait beaucoup de travail, surtout pour des bâtiments de petite ou de moyenne taille de 10 à 15 étages.

Ainsi, pour simplifier cette démarche, le CNB offre une équation fondée sur le premier mode et dont le résultat doit être multiplié pour tenir compte de tous les autres modes. Ce coefficient se nomme le coefficient du mode supérieur.

Ce coefficient a été modifié, car la forme de la courbe du risque a changé et l'effet des modes dépend du risque sismique. De nouvelles valeurs de Mv correspondant aux nouveaux risques ont ainsi été ajoutées au CNB.

Slide 14

Le CNB 2010 n'exigeait pas de calcul parasismique pour des bâtiments situés dans certaines régions, comme le Manitoba, la Saskatchewan et une grande partie de l'Alberta.

Cet assouplissement a été retiré et les bâtiments dans toutes les localités du Canada nécessitent désormais un calcul parasismique.

Toutefois, étant donné le faible risque sismique de certaines de ces localités, le CNB propose maintenant une procédure autonome simplifiée.

Slide 15

Voici une carte semblable à celle que nous avons vue plus tôt.

Cette carte illustre en bleu pâle les zones à faible risque au Canada.

Slide 16

Cette carte montre des séismes qui sont vraiment survenus. Nous avons mis en évidence les provinces des Prairies.

À gauche, on peut voir les séismes qui sont survenus dans les Rocheuses.

La région qui se trouve entre les deux lignes en gras correspond à la zone en bleu à faible risque sismique de la diapositive précédente.

L'un des points rouges dans le cercle bleu indique qu'un séisme de magnitude 5,5 a été enregistré en 1909 au sud de Regina.

Slide 17

Ce titre faisait bien sûr la une des journaux le 16 mai 1909. Plusieurs résidents de Winnipeg ont eux aussi eu bien peur.

On peut voir sur la carte de quelle manière les différentes magnitudes du séisme ont touché ces résidents.

L'image de droite est un document historique des secousses sismiques. On y voit les lignes qui définissent les activités sismiques d'égale intensité autour de l'épicentre.

Le séisme dont la magnitude a été estimée à 5,5 a pris naissance à la ligne de faille de 300 kilomètres, à Hinsdale au Montana.

Ce tremblement de terre est l'un des plus importants de l'histoire connue des Prairies de l'Amérique du Nord.

Les études démontrent qu'un séisme de magnitude 6.5 survient une fois tous les 10 ans dans de telles régions stables à l'échelle mondiale.

Ces renseignements justifient la suppression des exemptions du CNB quant au calcul parasismique.

Slide 18

Une autre raison motivait le retrait des exemptions du CNB 2010.

On se souvient, comme indiqué dans la diapositive précédente, que le risque sismique avait diminué pour 546 localités.

La diminution du risque de certaines de ces localités les aurait exemptées des exigences relatives au calcul parasismique.

Beaucoup de ces localités, comme London et Kitchener, se trouvent en milieu urbain et sont densément peuplées.

Ces localités n'auraient pas été visées par les exigences relatives au calcul parasismique du CNB 2015, alors qu'elles l'étaient dans le CNB 2010.

Compte tenu du risque, le comité a jugé qu'il était prudent de ne pas exempter des secteurs à si forte densité de population des exigences en matière de calcul parasismique qui se trouvent dans des régions dont la sismicité est modérément active.

Slide 19

Voici la même carte que la précédente. Les points verts correspondent aux localités qui représentent un faible risque sismique, selon le CNB 2015.

Les nouvelles valeurs et exigences du CNB font en sorte que les bâtiments de toutes les régions à faible risque soient en mesure de résister à une certaine secousse.

Slide 20

Voici un aperçu de la nouvelle approche simplifiée visant les localités à faible risque. Je reconnais que ça ne semble pas si simple. Les détails des simplifications de cette équation se trouvent dans le guide.

La procédure occupe deux pages dans le CNB 2015, tandis que l'ensemble des exigences relatives au calcul parasismique en occupe 30.

C'est assez peu, mais le concepteur a toujours la possibilité d'utiliser l'éventail complet des exigences relatives au calcul parasismique.

La méthode comporte aussi certaines limites.

Par exemple, les bâtiments en maçonnerie non armée d'une hauteur de plus de 30 m ne peuvent pas être calculés selon cette méthode, lorsqu'il s'agit de bâtiments de catégorie à risque « élevé » ou de « protection civile ».

De plus, la hauteur des bâtiments d'acier profilé à froid doit être d'au plus 15 m pour que la méthode puisse s'appliquer.

Cette méthode devrait assurer une structure qui se comporte de manière presque élastique et qui ne subit que peu de dommage lors d'un séisme.

Slide 21

Les bâtiments qui comportent des poteaux inclinés ou des balcons en saillie sont maintenant courants dans nos villes.

Ces bâtiments posent de nouveaux défis aux ingénieurs en calcul parasismique.

Les diapositives qui suivent expliquent comment le CNB 2015 aborde ces défis au moyen de son tout nouvel ensemble d'exigences.

Slide 22

Voici quelques exemples de bâtiments dont la demande latérale est produite par la pesanteur.

Le bâtiment de gauche se trouve à Hanovre en Allemagne. Celui de droite est en Suède. Tous deux se trouvent en zone à faible risque sismique. S'ils devaient être construits dans une zone à risque modéré ou élevé, des travaux d'ingénierie imposants seraient nécessaires pour s'assurer que ces structures peuvent résister à un séisme.

Lors d'un tremblement de terre, de tels bâtiments se comportent comme un rochet.

Ils glissent dans une seule direction et ne reviennent pas à leur position neutre. Comme un rochet, ce mouvement éloignant la structure de sa position neutre est de plus en plus importante.

D'importants déplacements résiduels peuvent entraîner l'instabilité, voire l'effondrement.

Dans le CNB, la tendance d'un bâtiment à glisser dans une seule direction est exprimée par la lettre alpha.

Le CNB 2015 énonce différentes exigences selon la valeur de alpha.

Slide 23

Les bâtiments à diaphragmes souples sont un autre type de construction particulière, mais courante.

Dans un bâtiment, le diaphragme peut être un toit ou un plancher, comme le platelage de toit en acier d'un entrepôt ou un plancher de béton.

Lorsqu'un bâtiment est plus large qu'il est haut, on dit qu'il comporte un diaphragme souple.

Slide 24

Cette image démontre une zone industrielle typique qui comporte quelques exemples de diaphragmes souples.

Les entrepôts sont habituellement longs, mais pas très hauts.

Ce qui distingue ces structures des autres bâtiments est la valeur de la période.

La période de temps pendant laquelle le bâtiment oscillera dépend de sa hauteur.

Toutefois, pour des bâtiments longs, mais plats, munis d'un toit en acier ou en bois, la taille du toit a aussi une incidence sur la période.

Ces bâtiments réagissent avec une plus grande souplesse lors d'un séisme.

Cette souplesse est désormais reconnue dans le CNB et permet de réduire les coûts de calcul.

Slide 25

Dans le CNB 2010, la valeur de la période n'avait pas changé en fonction de la taille du diaphragme. Ainsi, la corrélation entre la taille du diaphragme et le comportement du bâtiment était fixe, comme l'illustre la ligne rouge.

Dans le CNB 2015, l'équation de la valeur de la période comprend le facteur de la longueur du diaphragme.

Cette corrélation est exprimée par la ligne bleue.

Cela signifie que plus le bâtiment est long, plus la valeur de la période est élevée, ce qui se traduit en une force sismique moindre.

Une comparaison des méthodes de 2010 et de 2015 a été réalisée dans un bâtiment de Richmond en Colombie-Britannique. Les résultats ont démontré que la nouvelle méthode permet une diminution de 15 % de la force sismique.

Cette diminution engendre des économies dans le calcul et la construction de ce type de bâtiments, surtout pour la rénovation et l'amélioration des mesures de protection parasismique des bâtiments existants.

Slide 26

Nous nous penchons maintenant sur les dispositions relatives au calcul parasismique des rayonnages à palettes, des ascenseurs et des vitrages.

Ces composants sont désignés comme étant des éléments de structure ou des parties ou portions de bâtiment.

Bien qu'il ne s'agisse pas de parties de bâtiment, ces éléments sont à l'origine d'une grande partie de l'exposition aux pertes des bâtiments.

Ces éléments, de même que certains autres composantes comme les parapets, sont responsables de près de 75 % des pertes lors d'un séisme.

Le CNB 2015 a élargi la liste des éléments pour y inclure les rayonnages à palettes, les ascenseurs et les vitrages.

Slide 27

Les rayonnages à palettes en acier sont une industrie de 175 millions de dollars au Canada.

Ces systèmes de rayonnage sont présentement calculés selon des normes américaines ou des normes canadiennes désuètes. Aucune des normes n'est compatible avec le CNB 2015.

Slide 28

Voici une photo des dommages qu'ont subis les rayonnages lors d'un séisme survenu à Northridge en 1994.

Un tel événement pourrait présenter un risque important pour la sécurité des personnes.

De nouvelles dispositions ont donc été ajoutées au CNB 2015 pour satisfaire aux demandes des responsables de la réglementation de donner des directives concernant ces structures dans les codes et les normes.

Les nouvelles dispositions du CNB, ainsi que les renseignements ajoutés aux normes de calcul parasismique de CSA, comblent cette lacune.

Slide 29

Les défaillances des vitrages ont été assez fréquentes dans les immeubles de grande hauteur à Mexico lors du séisme de 1985.

L'illustration est une simple représentation de la déformation latérale d'un bâtiment lors d'un séisme.

Si une telle déformation se produit, toute fenêtre fixée à la structure se déformera de la même manière.

Les matériaux fragiles comme la vitre d'une fenêtre ne peuvent pas résister à de grandes déformations et se fissurent lorsque l'espace entre le cadre et le verre se referme en raison de la déformation.

Si cela ne se produit pas, la vitre de la fenêtre peut se briser, tomber et blesser des gens qui se trouvent en bas sur le trottoir.

Le CNB 2015 exige maintenant que les systèmes de vitrage soient calculés de manière à résister à ces effets dans les régions à risque modéré à élevé. Certaines exemptions existent.

Les détails se trouvent dans le guide.

Le CNB exige que le calcul prévoie un déplacement 25 % plus grand que le glissement de calcul.

Slide 30

Le dessin de droite montre une installation typique d'un ascenseur et ses éléments.

Lors d'un séisme, les ascenseurs et leurs éléments sont sensibles au glissement des étages et à l'accélération.

Au cours du séisme de Northridge en 1994, 897 ascenseurs hydrauliques ont été endommagés.

Dans de nombreux cas, les portes ont été coincées, les cabines ont déraillé, les contre-rails ont gauchi et les dispositifs de fixation de plusieurs réservoirs de mazout ont cédé.

C'est pourquoi le CNB 2015 aborde les ascenseurs et les escaliers mécaniques par l'entremise d'un renvoi à la norme CSA B44.

Slide 31

Deux nouveaux articles ont été ajoutés au CNB 2015 au sujet de l'isolation sismique.

Slide 32

Voici une image du mausolée de Cyrus à Pasargades, en Perse, aujourd'hui l'Iran.

Le mausolée a été construit vers le 6e siècle avant l'air commune.

Il s'agit de la plus vieille structure au monde dont la fondation est isolée.

La tombe repose sur une fondation large et profonde dont la surface a été polie et est surmontée d'une deuxième fondation. Cette dernière est faite de grosses pierres lisses assemblées de manière à former une plaque pouvant glisser d'avant en arrière sur la fondation inférieure.

Ce mausolée a résisté à un séisme de magnitude 7 sans être endommagé.

Slide 33

Tandis que les Perses utilisaient des pierres et du mortier et passaient beaucoup de temps à polir la fondation, nous utilisons aujourd'hui des dispositifs d'isolation.

La photo de droite montre l'installation typique d'un dispositif d'appui en caoutchouc au plomb.

Le caoutchouc agit comme un ressort et le plomb assure l'amortissement.

À gauche, on peut voir l'installation d'un tel dispositif sous le poteau d'un bâtiment.

Slide 34

Voici deux graphiques qui illustrent l'effet de l'isolation de la fondation.

L'axe vertical du graphique de gauche montre l'effet causé par la force sismique.

L'axe horizontal montre l'augmentation de la valeur de la période d'un bâtiment en fonction de son isolation.

Si l'on compare la valeur du cisaillement à la base pour la valeur originale de la période avec la valeur du cisaillement à la période modifiée, on constate une importante diminution des valeurs du cisaillement à la base.

La figure de droite montre la déformation causée par un séisme.

On constate que les déformations augmentent considérablement pour le bâtiment isolé, ce qui semble aller à l'encontre du but poursuivi.

Slide 35

L'illustration de droite indique une déformation de l'interface des isolateurs, tandis que le bâtiment demeure intact.

Cela signifie que le bâtiment subira beaucoup moins de dommages.

L'isolation sismique est une excellente option pour la construction de bâtiments de protection civile dans des zones à risque modéré à élevé.

Par exemple, tous les hôpitaux au Chili doivent être dotés d'un isolant sismique.

C'est pour toutes ces raisons que le CNB 2015 comporte maintenant des exigences relatives à la construction des bâtiments dotés d'un isolant sismique au Canada.

Slide 36

Un autre nouvel article du CNB 2015 traite de l'amortissement complémentaire.

Slide 37

L'amortissement est un principe qui fait partie de notre quotidien. Prenons par exemple la suspension d'une voiture ou d'un camion.

Si nos voitures n'en étaient pas équipées, les nids-de-poule rendraient nos promenades beaucoup plus cahoteuses.

Appliquons ce principe aux charges sismiques lors du calcul de bâtiments.

En guise de comparaison, voici des statistiques relatives à l'amortissement des automobiles.

J'ai constaté que la suspension d'un camion possède habituellement un amortissement critique de 30 à 40 %, tandis que celle des automobiles possède un amortissement critique de 20 à 25 %.

En temps normal, l'amortissement des bâtiments est de 1 à 5 %. Cependant, l'amortissement complémentaire peut faire grimper ces chiffres à un amortissement de 25 à 40 %.

Les avantages de l'amortissement complémentaire sont :

  • jusqu'à 40 % de diminution du cisaillement à la base et du cisaillement entre les étages;
  • la diminution de plus de 50 % du déplacement dynamique; et
  • une force d'accélération beaucoup plus faible.

Cela revient à dire qu'un tel équipement évite des blessures lors d'un séisme.

L'amortissement complémentaire est maintenant abordé dans un nouvel article du CNB 2015 et peut être utilisé aux fins du calcul parasismique.

Slide 38

C'est ainsi que cette présentation s'achève.

Les calculs de la force sismique sur les bâtiments ont changé.

Tous les bâtiments au Canada doivent maintenant être calculés de manière à résister aux séismes.

Les bâtiments comportant des poteaux inclinés et des éléments en porte-à-faux exigent une attention particulière.

Les grands bâtiments, mais de faible hauteur peuvent être calculés pour résister à des charges inférieures.

Les ascenseurs, le vitrage et les rayonnages à palettes doivent être conformes aux dispositions parasismiques du CNB.

L'isolation sismique et l'amortissement complémentaire peuvent être utilisés sans que des solutions de rechange soient nécessaires.

Les fondations peuvent tourner et basculer!

Slide 39

Nous avons abordé beaucoup de sujets au cours de la présentation d'aujourd'hui.

Le guide est une ressource utile pour étudier plus en profondeur les thèmes de cette présentation.

Il traite de la plupart des modifications techniques qui ont été apportées au Code national du bâtiment, au Code national de prévention des incendies, au Code national de la plomberie et au Code national de l'énergie pour les bâtiments.

Le guide est en vente sur le site Web du Magasin virtuel du CNRC sous forme de PDF téléchargeable ou d'exemplaire papier.

www.cnrc.gc.ca/magasinvirtuel

Slide 40

Je vous remercie d'avoir écouté cette présentation sur les dispositions du CNB 2015 portant sur les séismes.

Autre titreCalcul parasismique (partie 4 du Code national du bâtiment : Canada : 2015)
Téléchargement
  1. (MP4, 201.0 Mio)
DOITrouver le DOI : https://doi.org/10.4224/40002086
AuteurRechercher : 1
OrateurRechercher : Gribbon, Anne1
Affiliation
  1. Conseil national de recherches du Canada. Construction
FormatVidéo, Object d'apprentissage
SujetCodes et guides; construction; bâtiment; CNRCCode
Date de publication
Maison d’éditionConseil national de recherches du Canada
Publication connexe
Languefrançais
Exporter la noticeExporter en format RIS
Signaler une correctionSignaler une correction (s'ouvre dans un nouvel onglet)
Identificateur de l’enregistrement7ede9eb0-9f26-4678-a886-011e0337da32
Enregistrement créé2021-05-04
Enregistrement modifié2022-06-21
Date de modification :