Résumé | Le fluorure de phénylméthylsulfonyle, la N-tosyl L-phénylalanylchlorométhylcétone et la 3,4-dichloroisocoumarine sont trois inhibiteurs de la sérine-protéase, mais non de la cystéine-protéase, de natures chimiques distinctes. Proportionnellement à leur dose, ils empêchent la fragmentation de l'ADN internucléosomique (échelle d'ADN), caractéristique de l'apoptose, qui est typiquement observée dans les thymocytes à la suite d'un traitement à la déxaméthasone et au téniposide VM-26. Cet effet ne résulte pas d'une inhibition directe des endonucléases Ca2+, Mg2+-dépendantes puisque l'ADN oligonucléosomique dans des noyaux isolés se fragmente en présence de ces inhibiteurs. L'étape de la protéolyse se produit à un stade très précoce de l'apoptose et la préincubation des thymocytes en présence de ces inhibiteurs avant l'exposition à la déxaméthasone ou au teniposide VM-26 empêche la formation de l'échelle de façon irréversible. Cela indique que le ou les effecteurs cellulaires de ces inhibiteurs existent déjà et qu'ils ne sont pas synthétisés de nouveau en réponse aux inducteurs de l'apoptose. Les inhibiteurs de la sérine-protéase suppriment également le rétrécissement des cellules en apoptose et la contraction nucléaire totale, ce qui suggère que ces changements morphologiques sont directement liés à la fragmentation de l'ADN internucléosomique. Cependant, les inhibiteurs de la sérine-protéase n'empêchent pas la fragmentation de l'ADN de masse moléculaire élevée (> 50 kilobases) précédant la formation de l'échelle et les thymocytes meurent néanmoins par apoptose. Ceci appuie le concept que la fragmentation de l'ADN internucléosomique, considérée comme le signe biochimique de l'apoptose, en fait, pourrait être une étape tardive et non indispensable et que la fragmentation de l'ADN de masse moléculaire élevée nouvellement décrite pourrait être un meilleur indicateur de l'apoptose. |
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